Paysages

Abstraite et néanmoins sensuelle…

On pourrait parler d’abstraction mais ce serait ignorer la matérialité, la sensualité des images de Reine Roman.
Disons que la figuration jamais ne s’impose.
Grotte à ciel ouvert ,sols craquelés

Matières, couleurs, tout est ambiguïté, c’est le spectateur

Qui se figure ou bien y renonce.

Ces images ne peuvent faire sens que dans l’espace ouvert
par l’artiste au dialogue ; elles créent une émotion tant

Singulière que partagée.

Pli de terre, pli de chair, c’est un pli, un strate de
provenance volontairement inconnue hors contexte dans sa

Puissance tellurique.

Avec Reine Roman, il faut accepter le renoncement au réalisme.
Elle s’en extrait avec gravité – de ces terres
d’Islande comme de Tunisie – et non sans une certaine
malice par le cadre qui loin d’expliciter l’image l’aide à se
dérober à toute interprétation.
L’émotion vient justement de cette volonté de s’abstraire, un retour au désert, un retour à l’invisible .

Renée DAVID-AESCHLIMANN