A propos

« Qu’elle soit peinture, photographique, cinématographique ou sonore, l’image est mon mode d’expression depuis… que je suis dinosaure » nous dit Reine Roman, qui s’est passionnée pour la photo après une carrière de monteuse dans le cinéma et la télévision. En effet quel médium peut, mieux que la photographie, raconter une histoire en une image unique ?

Partir au bout du monde pour se retrouver ? Les échanges avec l’humain, en particulier grâce à son implication dans deux associations humanitaires, sont au cœur de sa première démarche : partager des moments de vie avec Tani et Amalé de Sankar Gumpa au Ladakh dans l’Himalaya, accompagner Oyunna de Oulaan Bator dans la steppe mongole ou bien vivre des moments forts avec Bianbadoo dans le Gobi…

Mais le dialogue se prolonge également avec la nature ou la ville : Explorer des espaces aussi différents que le désert de Gobi ou les icebergs d’Islande, la terre craquelée du Chott El Djerid en Tunisie, le ciel du Berry ou les reflets du canal St Martin… Il s’agit toujours de s’éloigner du réel, du géographique pour susciter l’émotion;car pour Reine Roman, tout paysage est un moyen de communion avec l’inconnu :
« Les reflets nous ouvrent sur l’invisible, sur l’éveil d’un secret. Tout flotte, plane, dérive, s’éloigne puis ressurgit comme si les abysses n’étaient pas le lieu du cauchemar mais les empreintes d’un passé retrouvé.

Dans ses travaux les plus récents, elle raconte ses rencontres avec les arbres, avec une prédilection marquée pour l’hiver. « A travers ses plis, ses racines, son écorce, tout arbre nous transmet son histoire qui est notre histoire: l’arbre, tout comme la Nature, est le dépositaire de la mémoire de notre planète. »
Ces moments uniques à l’écoute d’une émotion, d’un sentiment d’étrangeté et de familiarité, Reine Roman nous les restitue par un travail subtil et savant de composition du cadre et des lumières, en argentique comme en numérique.

Claude Lévi Alvarès

MONGOLIE NONO de la steppe
Écorcé et feuille