Ladakh

Au Ladakh, au XXIe siècle

À 3500 m d’altitude, par –20 °C, la lumière est intense et le souffle court. Les lignes de crête
apparaissent comme dessinées dans le bleu parfait du ciel…
La vallée du Ladakh est un désert grandiose enserré par la Chine, le Pakistan et le Cachemire indien.
Ils sont 100 000 à vivre là, arrachant au sol l’orge et le blé, élevant les bêtes pour la laine et le lait.
Dans ces terres extrêmes, l’abondance côtoie sans transition le dénuement le plus total. Les villages
ceinturés de vergers de pommiers et d’abricotiers, sertis dans le damier des champs d’orge, se détachent
de l’arrière-plan de montagnes couvertes de rocs pulvérisés. Les paysages, tourmentés, chaotiques,
rappellent le début de la création.
Les habitants ont su s’adapter admirablement à cette terre âpre et pauvre. Leur système polyandrique, qui
limite effectivement les les naissances, et leur frugalité légendaire leur ont permis non seulement de
survivre, mais de jouir même d’une certaine aisance. Cependant, ce mode de vie s’est trouvé affecté par
tous les changements géostratégiques…
Situé au carrefour des routes de l’Inde, du Sin-k’iang et du Tibet, Leh, la capitale était
autrefois un marché prospère. Les grandes caravanes transhimalayennes passaient autrefois
par la vallée. Les nombreux caravansérails regorgeaient alors de marchandises exotiques
venues des plaines indiennes et de toute l’Asie Centrale. On y troquait des plumes de paon et
de héron du Sud de l’Inde contre des herbes médicinales du Tibet, des fourrures d’Astrakan,
des turquoises ou de l’opium, contre du thé noir en briquettes de Russie, des soies et brocarts
d’Inde, contre des porcelaines chinoises…
Depuis la fermeture des frontières avec la Chine en 1950, Leh est devenu un cul-de-sac. Son
bazar s’est indianisé, banalisé. Il noie son passé de nomade dans un nouveau souci de
modernité…
Les programmes de développement agricole et les grands travaux d’infrastructure se
multiplient.
L’école laïque enseigne le patriotisme indien et l’ourdou, langue des musulmans.
Il reste pourtant un des derniers refuges de la culture bouddhiste lamaïste laminée par 80 ans
de maoïsme au Tibet. Les monastères, vieux de plusieurs siècles sont d’une architecture très
originale. Ils sont soit battis à flanc de falaise, tels ceux de SHERGOL et WAKHA, soit
juchés sur des pitons rocheux tels les monastères de CHIMRE et LAMAYURU, construits
dans un site d’une beauté surprenante.
La polyandrie est aujourd’hui interdite, le développement appelle l’accroissement
démographique donc la création de nouvelles familles.
Réveillé précipitamment du Moyen âge, le Ladakh s’est engagé sur la voie du développement
Seule victime mais de taille : tout un art de vivre en harmonie avec les hommes et la nature
qui prend le chemin des oubliettes.
Petit à petit, le peuple Ladakhi s’initie aux joies du confort et de la monogamie. Pour le
meilleur et le pire.

Extraits d’articles de Renée David

  1. Introduction au Ladakh contemporain Au Ladakh, au XXIe siècle, la vie se déroule à 3500 mètres d’altitude, dans des conditions climatiques extrêmes. Malgré cela, la région offre des paysages grandioses et une vie communautaire unique.
  2. Les défis de la vie au Ladakh La vallée du Ladakh est un désert majestueux, où la vie est une lutte constante entre l’abondance et la pauvreté. Les habitants, au nombre de 100 000, s’adaptent à cette terre aride en pratiquant l’agriculture et l’élevage dans des conditions difficiles.
  3. L’histoire de Leh, la capitale Situé au carrefour des routes de l’Inde, du Sin-k’iang et du Tibet, Leh, la capitale, était autrefois un marché prospère. Cependant, depuis la fermeture des frontières avec la Chine en 1950, Leh est devenu un cul-de-sac, perdant peu à peu son caractère commercial et nomade au profit de la modernité.
  4. Les changements sociaux et culturels Les habitants du Ladakh ont su s’adapter à leur environnement hostile grâce à des pratiques ancestrales telles que la polyandrie. Cependant, cette tradition est remise en question à mesure que la région se développe et s’ouvre au monde extérieur. L’éducation laïque promeut désormais le patriotisme indien et l’ourdou, mettant en péril la culture bouddhiste lamaïste.
  5. Les conséquences du développement Les projets de développement agricole et les infrastructures modernes se multiplient au Ladakh, entraînant des changements rapides dans la société. Cependant, ces progrès s’accompagnent de pertes, notamment la disparition d’un mode de vie en harmonie avec la nature et l’érosion des traditions culturelles.
  6. Conclusion : Le Ladakh à la croisée des chemins Le Ladakh se trouve à un moment charnière de son histoire, entre tradition et modernité. Les défis actuels, tels que l’adaptation aux nouvelles normes sociales et la préservation de l’identité culturelle, définiront le futur de cette région unique.